Etre scénographe, c’est …

Nous inaugurons une nouvelle page :
Etre scénographe, c’est….

Le principe en est simple. C’est un appel à contribution. Il s’agit de continuer la proposition, en 1000 signes, environ 10 lignes.

Mis à jour le 19 juin 2010

 Envoyez vos contributions pour publication à

freydefont.marcel@numericable.fr

 

 


 

Etre scénographe, c’est….

« Etre scénographe, c’est pratiquer un sport de combat ! C’est se donner  les moyens de convaincre les maîtres d’ouvrage, maîtres d’oeuvre, acteurs culturels, de respecter les exigences de la création et de la représentation du spectacle vivant ainsi que les besoins des artistes, musiciens, danseurs, techniciens. C’est proposer une mise en forme de l’espace du spectacle vivant selon 4 critères principaux :

– la qualité du rapport scène/salle,

– la rigueur de l’organisation fonctionnelle des locaux constituant le lieu de spectacle, 

– l’exigence de la fiabilité et de la sécurité des installations dans l’espace scénique de même que la réduction de la pénibilité du travail des techniciens,

– la performance acoustique spécifique de l’outil.

Etre scénographe, c’est tenter de réaliser à chaque fois un instrument, une salle unique et singulière en se tenant à l’écart des effets de mode marqués souvent par la reproduction de projets médiocres surmédiatisés, le bluff des bavards et l’agitation des boutiquiers. »

Igor Hilbert, le 10 juin 2010

 


 

Etre scénographe, c’est….

« Etre scénographe, c’est trouver une idée permettant de résoudre la problématique de l’espace scénique, c’est écrire la dramaturgie du plateau. Il faut inventer un concept, un point de vue ou un dispositif, une machine à jouer, qui fasse sens et fonde l’ensemble de la représentation. Le fruit de notre travail ouvre un univers que les acteurs vont pouvoir habiter et faire vivre. Alors que le metteur en scène est l’artiste des mots, des comédiens, le scénographe est l’artiste de la matière, de l’art plastique. Historiquement, les grands scénographes ont souvent été des peintres, comme Gilles Aillaud, Jean-Paul Chambas, Richard Peduzzi.  Aujourd’hui, la scénographie s’ouvre de plus en plus à d’autres disciplines telles que la vidéo ou l’architecture. Bien sûr, il s’agit d’une activité qui requiert une très bonne connaissance du plateau, des contraintes techniques d’un décor, des caractéristiques des matériaux. Mais je dirais que, pour moi, avant tout, être scénographe, c’est être un poète de la scène. »

Gérard Didier

 


 

Etre scénographe, c’est….

« Etre scénographe, c’est se mettre en posture de considérer tout espace, commun, urbain ou paysager, comme un plateau à regarder, à écouter, à révéler et à habiter par ses acteurs propres. C’est transposer les outils méthodologiques élaborés en vue de la conversion spatiale sur scène d’un texte ou d’un prétexte dramaturgique, à des procédures d’extraterritorialité. Par exemple, voir les flux et des migrations comme des mouvements chorégraphiques dans des topographies mouvantes. C’est agir sur les espaces et les temporalités en créant des dispositifs axés sur le vivant et toujours indexés au contexte architectural et perceptuel (notamment du son et de la lumière). C’estconstruire une pensée de la spatialisation des usages susceptible de repérer les processus de construction et de hiérarchisation des espaces liés à la prise de parole, la représentation et à la production de valeurs. C’est ne jamais occuper les espaces, mais les expérimenter et concevoir des agencements qui les libèrent des usages assignés et en potentialisent le devenir imaginaire.C’est faire des hypothèses relatives à leurs modes d’appropriation et à leurs incidences sur les biorythmes. C’est mesurer ensuite l’écart entre les hypothèses et ce qui se passe dans le réel ou dans la fiction.»

Claire Dehove